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Sport et Reconversions
2 février 2009

Patrice Loko : « On organise des soirées autour de matchs, pour des chefs d’entreprise »

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C’est dans un café de Boulogne-Billancourt, à deux pas du Parc des Princes, que nous avons rencontré Patrice Loko, accompagné de son frère William, lui aussi ancien joueur de football professionnel. A la fin de leur carrière, ils ont créé ensemble la société Loko Sport Evènements, qui organise des soirées autour d’une rencontre sportive. A bientôt quarante ans, l’ancien joueur de Nantes et du Paris Saint-Germain, nous parle de sa carrière, sa reconversion, et sa vision du football actuel.

Quel est le meilleur souvenir de votre carrière ?

Patrice Loko : J’en ai deux. J’ai gagné le Championnat de France avec Nantes en 1995. J’ai également remporté la finale de la Coupe d’Europe l’année d’après en 1996, avec le Paris Saint-Germain. C’est vraiment les deux grands souvenirs de ma carrière.

Quel est le plus beau stade dans lequel vous ayez évolué ? La meilleure ambiance ?

P.L. : Le Parc des Princes, c’est vraiment unique. J’y ai joué des gros matchs, avec de grosses ambiances. C’est un grand stade, où on a envie de jouer, où les spectateurs sont vraiment proches du terrain. J’en garde un super souvenir.

Avez-vous un regret ?

P.L. : Etre parti de l’Equipe de France un peu trop tôt, et ne pas avoir participé à la Coupe du Monde 98. Je faisais partie de l’équipe en 1996, et puis deux ans après, je n’y figurais plus, parce que les joueurs étaient beaucoup plus forts que moi et je n’avais plus ma place dans cette équipe.

Partir jouer à l’étranger ne vous a jamais tenté ?

P.L. : J’ai fait toute ma carrière en France. J’ai eu l’opportunité d’aller jouer en Angleterre quand j’évoluais à Montpellier, mais mon président (NDLR : Louis Nicollin) n’était pas d’accord. J’aurais aimé jouer là-bas, c’est un championnat qui m’aurait fait du bien. J’aurais pu m’y épanouir, mais ca ne s’est jamais fait. C’est dommage. Quand j’étais à Nantes, j’aurais également pu partir à l’étranger. Mais je préférais rester dans le championnat français, et jouer le haut de tableau. Paris et Marseille m’ont contacté. J’ai choisi le PSG car c’est un club que j’appréciais à l’époque, mais également quand j’étais plus jeune. Je ne regrette pas d’y avoir signé.

Avez-vous ressenti une émotion particulière lors de votre dernier match ?

P.L. : J’ai terminé ma carrière à Ajaccio. Quand on sait que l’on joue le dernier match de sa carrière, on essaye de vivre au mieux l’instant présent. C’est quelque chose que je n’oublierai pas, parce que je savais que je quittais le haut niveau, et il y a forcément un petit pincement au cœur.

Avez-vous changé votre mode vie après l’arrêt de votre carrière ?

P.L. : Quand on joue au haut niveau, on fait toujours attention à son hygiène de vie notamment par rapport à la nourriture, la boisson, les sorties. C’est vrai que généralement les joueurs, et moi en particulier, sortions après les matchs. Ca nous permettait de décompresser. Mais pendant la préparation des matchs, on restait tranquille et on faisait attention à ce qu’on mangeait. Maintenant que je ne joue plus au haut niveau, je peux me permettre une bonne bouffe avant les matchs amicaux que je peux faire de temps en temps !

Le haut niveau ne vous manque-t-il pas ?

P.L. : Non. Je sais que je n’ai plus les capacités physiques. Le niveau professionnel, c’est beaucoup de sacrifices. Il faut tenir la route et être toujours prêt physiquement. Avant, j’avais cette capacité à l’être. Maintenant, c’est plus difficile. Par contre, j’ai envie, et c’est ce que je fais régulièrement, de continuer à jouer au foot, faire des matchs amicaux, de bienfaisance. Cela permet de garder le contact avec le football, de jouer avec mes amis. D’ailleurs, je pars demain à Moscou pour faire un tournoi international avec le C.I.F. (NDLR : Club des Internationaux de Football). C’est un club d’anciens internationaux français qui fait des matchs en France ou à l’étranger. Ca nous permet de nous retrouver, de jouer des matchs sympas, et de ne pas oublier le football, parce qu’on a toujours baigné dedans. Je fais également des matchs avec les anciens Nantais. On se retrouve régulièrement, avec Nicolas Ouédec, Reynald Pedros. On fait des bons matchs même si on court moins vite qu’avant ! Mais techniquement, ce sont toujours de belles prestations (rires).

Durant votre carrière, envisagiez-vous déjà votre reconversion ?

P.L. : Depuis le début de ma carrière, je me suis toujours dit que le football s’arrêterait un jour. Souvent, on fait entre dix et quinze années de football. Après il faut se reconvertir. J’ai toujours pensé à ce que j’allais faire après. Je savais que ca serait sûrement dans le milieu du football, parce que c’est le milieu que je connais le mieux. J’ai créé une société d’évènements avec mon frère William, et ca nous permet de rester dans le sport : c’est ce qui nous convient.

En quoi consiste cette société ?

P.L. : On organise des soirées autour des matchs de football : cocktails, apéritifs, cocktails dînatoires… pour des chefs d’entreprise qui veulent venir voir un beau match et participer aux soirées que l’on peut mettre en place. Je suis toujours présent, et il y a toujours d’autres joueurs avec moi. Ca permet au gens de venir, de discuter avec nous, de parler football. Notre société s’appelle Loko Sport Evènements. Mais William peut peut-être vous en parler plus…

William Loko : Autour d’un match de football, on crée toute une animation. On parle du match, et les gens sont contents d’inviter leurs meilleurs clients et de leur présenter des joueurs vus à la télé. On discute avec eux, on mange, on les emmène au stade. On revient sur place, on parle du match que l’on a vu. C’est un très bon échange, et c’est ce que les gens aiment, plutôt que d’aller voir un match et repartir chez eux. Ca donne aussi au chef d’entreprise encore plus d’impact et de valeur ajoutée par rapport à ses clients.

Travailler au sein d’un club professionnel ne vous tente-t-il pas ?

P.L. : Avec cette société, on reste vraiment dans le sport. Le football, mais aussi le rugby. Maintenant, travailler dans un club à plein temps, pourquoi pas ? J’ai passé tous mes diplômes d’entraîneur, mais je n’ai pas encore été sollicité. Ca pourrait arriver, mais ce que je mets en place aujourd’hui avec mon frère me tient particulièrement à cœur.

Avez-vous conservé des amis que vous avez rencontrés dans le milieu du football professionnel ?

P.L. : Oui, les anciens Nantais surtout. J'ai passé beaucoup de temps avec eux sur le terrain. Je vois régulièrement Nicolas Ouédec, Laurent Guyot, Laurent Fournier, ou Reynald Pedros, qui vient souvent à nos soirées, et beaucoup d’autres.

Suivez-vous les résultats de vos anciens clubs ?

P.L. : Je suis le championnat, et notamment les clubs où je suis passé, en particulier Nantes, Paris et Lyon, parce que ce sont des clubs que j’aime bien. J’ai été voir PSG-Nantes (1-0) au début de l’année. J’habite à côté de Nantes, je vais donc voir régulièrement des matchs de championnat à la Beaujoire, mais aussi à Bordeaux, Lens, Lille, ou au Stade de France, dans le cadre de nos soirées.

Voyez-vous des différences majeures entre le football d’aujourd’hui et celui d’il y a dix ans ?

P.L. : Le football évolue toujours. Ca va de plus en plus vite. Les joueurs doivent être encore plus aguerris au niveau physique. Mais le terrain reste le même. Maintenant, la différence se fait au niveau de la technique. Je pense qu’il y a beaucoup de bons joueurs dans le football français, malheureusement, ils partent beaucoup trop vite à l’étranger et ca dévalue un peu notre championnat. Mais il y a toujours de beaux matchs et j’espère que ca va continuer, parce qu’il y a de très bons jeunes dans les centres de formation.

Y-a-t-il un joueur qui vous impressionne particulièrement en ce moment ? Une équipe ?

P.L. : J’ai joué à Lorient avec Christian Gourcuff. Son fils (NDLR : Yoann) marche très bien à Bordeaux et en Equipe de France. Il a une belle évolution et pourra faire encore mieux. J’ai vu sa prestation lors de Bordeaux-Chelsea (1-1). C’est un joueur qui évolue très rapidement, qui a la tête sur les épaules et qui va encore progresser. Sinon, Bordeaux pratique un beau football. Paris fait un bon début et a une équipe qui tient la route. Le football est revenu au Paris Saint-Germain, et ça c’est bien. Je n’oublie pas les Lyonnais, qui sont encore devant. Leur football est toujours là, avec des joueurs différents mais toujours beaucoup d’agressivité, de technique et d’aisance dans leur jeu. Ils sont au haut niveau depuis plusieurs années, et c’est une belle équipe.

Vous voyez donc les Lyonnais de nouveau champions cette année…

P.L. : Ils seront sûrement encore devant, mais avec un petit peu moins d’avance, parce qu’on voit que Paris, Bordeaux et d’autres sont également là cette année.

PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT GUERIN

Patrice LOKO :

Né le 6 février 1970 à Sully-sur-Loire (Loiret)

Poste : attaquant

Clubs successifs : Nantes (1988-1995), Paris SG (1995-nov. 1998), Lorient (nov. 1998-1999), Montpellier (1999-déc. 2000), Lyon (déc. 2000-2001), Troyes (2001-2002), Lorient (2002-jan. 2004), Ajaccio (jan. 2004-2004).

Palmarès : Champion de France 1995 (Nantes), Vainqueur de la Coupe de France 1998 (Paris SG), de la Coupe de la Ligue 1998 (Paris SG) et 2001 (Lyon), du Trophée des Champions 1998 (Paris SG), de la Coupe des Vainqueurs de Coupes 1996 (Paris SG), de la Coupe Intertoto 2001 (Troyes), Meilleur Buteur du Championnat de France 1995 (Nantes, 22 buts), International A (26 sélections, 7 buts).

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Commentaires
B
Coucou, tres beau blog !
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